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Van Gogh au fil des saisons


En français | In English

Du 28 avril au 9 juillet 2017, la National Gallery of Victoria présente Van Gogh and the Seasons dans la cadre de sa série « Melbourne Winter Masterpieces ». Avec près de 50 peintures et dessins de l’artiste néerlandais, il s’agit de la plus importante collection jamais vue en Australie. L’occasion de revenir sur le parcours du peintre, qui a passé les 4 dernières années de sa vie en France et y a produit ses œuvres les plus mémorables.

Les quatre saisons

Cette exposition a été organisée par Sjraar van Heugten, ancien responsable des collections au musée Van Gogh d’Amsterdam. Il a choisi de présenter les œuvres de Van Gogh au fil des quatre saisons,  qui avaient beaucoup d’importance à ses yeux. Comment abordait-il les couleurs de l’automne, de l’hiver, qu’aimait-il peindre ? Cet angle, aussi intéressant soit-il, est bien différent de l’approche chronologique adoptée par le Musée Van Gogh d’Amsterdam et qui permet de mieux comprendre le fil de la vie de Van Gogh et l’évolution de son style.

En 1885, Vincent Van Gogh disait « C’est  quelque chose d'être au cœur de la neige en hiver, au cœur des feuilles jaunes en automne, au cœur du blé mûr pendant l'été, au cœur de l'herbe au printemps ».  Si, en 1873, il avouait ne pas savoir laquelle des saisons il aimait le plus, il a par la suite déclaré plusieurs fois qu’il s’agissait de l’automne. C’est pourquoi l’exposition du NGV s’ouvre sur l’automne et ses couleurs orangées.

Cette façon d’aborder le travail de Van Gogh permet de montrer la connexion profonde qui existait entre lui et la nature. Ses peintures représentent souvent des paysages de France qui ont été le théâtre de moments déterminants de sa vie, tels que la ville d’Arles où il s’est coupé l’oreille, Saint-Rémy de Provence où il a été interné ou encore Auvers-sur-Oise, où il est mort.

Naturalisme, japonisme et impressionnisme

A travers cette exposition qui fait le choix des couleurs et des saisons plutôt que de la chronologie, on ne prend pas tout de suite conscience de l’évolution du travail de Van Gogh, qui commence par dessiner des œuvres naturalistes très sombres, à l’image des romans d’Emile Zola, puis se laisse gagner par la couleur à son arrivée en Belgique, en s’intéressant de plus en plus à l’impressionnisme, au pointillisme et au japonisme.

Puis, à Paris, Van Gogh visite musées et galeries d'art, échange des idées avec ses amis peintres et étudie les estampes japonaises – le NGV a restitué une partie de la collection d’art japonais de Van Gogh en début d’exposition, et en particulier des œuvres d’Utagawa Hiroshige. Grand amateur d'estampes, Van Gogh en a collectionné plusieurs centaines, dont 12 de ce peintre, dessinateur et graveur japonais. Il en a retranscrit plusieurs dont Le Prunier en fleurs et Un pont sous la pluie, qu'il avait en sa possession. Van Gogh a également été très influencé par la série Cent vues d'Edo. Il disait des artistes japonais : « leur travail est aussi simple que de respirer et ils font une figure en quelques traits sûrs avec la même aisance. »


Après avoir reproduit des estampes, il poursuit son utilisation du noir, « couleur » que ses compères impressionnistes rejettent massivement. Il fait toutefois la part belle aux couleurs vives. Son style est facilement reconnaissable à ses coups de pinceaux vigoureux. Il aime peindre à l’extérieur, que ce soit les champs, les arbres, la mer, et ce par tous les temps. Après Paris, il vit à Arles puis à Saint-Rémy-de-Provence et enfin à Auvers-sur-Oise, trois villes où il sera particulièrement prolifique. L'œuvre de Van Gogh est composée de plus de 2000 œuvres d’art (peintures et dessins) datant principalement des années 1880.

Autoportraits, démons et suicide ?

Van Gogh peint tout le temps, excepté lors de ses crises. Il est en effet sujet à des épisodes psychotiques, dont certains ont contribué à faire de lui un personnage légendaire. L’un de ces épisodes, extrêmement marquant, l’a finalement conduit à l’asile. Le 23 décembre 1888 à Arles dans le sud de la France, Van Gogh est retrouvé dans son lit avec l'oreille gauche tranchée. L’histoire raconte qu’il l’aurait lui-même coupée à la suite d’une dispute avec le peintre Paul Gauguin puis donnée à une jeune prostituée. Friand d’autoportraits, il décide, début janvier 1889, de réaliser un nouvel autoportrait appelé Autoportrait à l'oreille bandée.

Un autre autoportrait de Van Gogh vient clore cette touchante exposition présentée par le NGV : Self-portrait autumn, 1887. A propos des portraits peints, Van Gogh disait qu’ils ont « une vie propre qui vient du plus profond de l'âme du peintre ».

Début 1889, on lui reproche des troubles à l'ordre public à Arles, si bien qu’il quitte la ville le 8 mai de la même année et décide d’entrer à l’asile Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy de Provence. Il y reste un an. Dans ses lettres écrites depuis Saint-Rémy et Auvers, il dit combien la maladie l'empêche de travailler, et combien il oppose la logique de son art à sa folie.

Vincent Van Gogh écrivit plus de 800 lettres à sa famille et à ses amis durant sa courte vie, dont 652 furent envoyées à son frère Theo. Les deux hommes étaient très proches aussi bien sur le plan personnel que professionnel. C’est d’ailleurs à ses côtés que Vincent est mort, le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise, alors qu’il avait 37 ans. Il se serait suicidé d’un coup de revolver dans l’abdomen. Ses problèmes psychologiques auront finalement eu raison de lui.

Adèle Bouet

Pour l’Alliance Française de Melbourn