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Parlez-vous français ?


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L’Alliance française French Film Festival est de retour ! Il compte désormais 28 printemps, et avec 45 films projetés durant 3 semaines dans 6 cinémas tout autour de Melbourne, il fait office de premier de la classe dans cette jungle des festivals de films étrangers qui envahit toujours plus la capitale culturelle australienne.

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Chaque année, c’est le même problème : comment choisir son/ses films ? 

Et si cette fois, vous tentiez d’envisager votre sélection à travers votre niveau en français ? En plus, le French Film Festival vous offre les surtitres pour béquilles.
Voici quelques conseils pour vous aider à y voir clair : 

Keeper : pour les faux débutants

Dans cette histoire plus vraie que nature, où deux jeunes lycéens vont faire l’expérience de la parentalité, on découvre le langage des jeunes d’aujourd’hui. La syntaxe est réduite à sa plus simple expression et c’est tout juste si l’on prend la peine de conjuguer les verbes. On ne peut faire plus simple en termes de compréhension sachant qu’en plus, ces jeunes peuvent répéter 3 fois la même phrase pour exprimer les nuances de leurs sentiments. D’ailleurs, les regards, le langage du corps et les silences en disent beaucoup plus long que le langage lui-même. Il faudra toutefois s’habituer un peu au phrasé râpeux, aux phonèmes fermés, si représentatifs de cette génération.

Salué par la critique lors de sa sortie en salles, le film étonne par sa justesse et nous embarque dans cette histoire où l’on se prendrait à croire qu’avoir un enfant est un projet que peuvent parfaitement assumer deux mineurs. C’est sans compter les parents, toujours là pour gâcher nos plans…

Phrase culte : qu’est-ce que t’en sais toi (répéter 2 fois) ?
J’m’en fous j’le garde (répéter 2 fois)

Une vie (A woman’s life) : Intermédiaire

Le film parfait pour les étudiants de l’Alliance française de Melbourne : adaptation d’un des grands classiques de la littérature française, les dialogues d’Une vie sont construits dans la plus pure tradition d’un français simple d’accès, prononcé avec fluidité et dont le sens est aussi clair que de l’eau de roche : Pas (trop) d’expressions, de locutions verbales, de double sens, de contrepèteries ou autres jeux de mots. Ce qui ne gâche rien, c’est qu’en plus le film n’est pas bavard. Idéal pour vous dire combien la langue française est accessible et comme vos progrès sont grands !

Et si en plus vous avez envie de connaître le genre de vie que pouvait mener une jeune aristocrate de province dans la France de la deuxième moitié du 19ème Siècle, vous serez comblés ! Enfin si l’on peut dire car on mesure toute l’étendue du chemin parcouru par les femmes depuis cette époque !

Phrase culte : En tout cas, moi, il me plaît ! Je le trouve trèèès…


Juste la fin du monde (Just the end of the world) : Avancé

Un peu plus compliqué cette fois. Juste la fin du monde est l’adaptation d’une pièce de théâtre à succès, écrite dans les années 90 par l’un des dramaturges les plus emblématiques de sa génération : Jean-Luc Lagarce. Très fidèle à la pièce, le film qu’en tire l’enfant terrible du cinéma canadien, Xavier Dolan, mêle langage parlé, de type conversation, et langage théâtral où, sous l’apparence d’une structure élémentaire, se cache souvent un sens plus profond que ce que l’on croit comprendre. L’histoire, sans doute autobiographique, est celle d’un auteur dramatique à succès qui, après plus de dix ans d’absence, revient dans sa famille le temps d’une journée pour annoncer sa mort prochaine. Réunissant la fine fleur du cinéma français, toutes générations confondues, Juste la fin du monde révèle toute l’étendue du talent de Gaspard Ulliel, Léa Seydoux, Marion Cotillard, Nathalie Baye et Vincent Cassel. Une occasion rare de les regarder laver leur linge sale en famille.

Phrase culte : Juste un déjeuner en famille. C’est pas la fin du monde !


Paroles et musique

La langue française possède une variété d’accents infinie. Difficile de le déceler toutefois lorsqu’on est étranger et que l’on maîtrise mal la structure de la langue. Le French Film Festival est une occasion rêvée d’entendre ses différentes intonations, à condition de se laisser porter par la musique des mots. Mais pour le néophyte, le plus facile est de commencer par l’accent étranger, facilement décelable. Quelques exemples :

Dans Les adieux à la Reine, l’excellente Diane Kruger peine à cacher cette petite pointe d’accent germanique, qui lui sied à merveille dans ce film où elle incarne la Reine de France Marie-Antoinette, de naissance autrichienne. Délectez-vous du contraste entre le parler suave, tout en arrondis de Léa Seydoux et le phrasé sec (presque rude), guttural (en particulier sur les R) de l’actrice allemande.

Phrase culte : Mais qu'avez-vous à vous gratter comme ça ?

On retrouve ce phrasé et ces intonations germaniques dans la bouche de l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen, star de la série à succès Borgen, et héroïne du film d’Emmanuelle Bercot La fille de Brest (150 Milligrams). Le film raconte l’histoire d’un médecin français, aujourd’hui célèbre, à l’origine d’un scandale impliquant l’un des barons de l’industrie pharmaceutique française. Ironie du sort, le rôle a été confié à une actrice étrangère dont les intonations de type germanique sont très perceptibles. C’est là tout l’art du cinéma français où les accents étrangers ne sont pas un sujet d’importance, pourvu que l’acteur soit bon. A Hollywood, c’est tout le contraire : un acteur avec un léger accent étranger ne peut prétendre à endosser le rôle d’un personnage américain. De plus, lorsqu’un personnage est étranger, on préfère faire appel à un acteur anglophone, formé à pratiquer un ou plusieurs accents étrangers (ce dont il se vante dans son CV). Dans ce cas, seul un ‘native speaker’ peut relever l’imposture. L’effet produit est un peu comme celui d’un film doublé dans une langue étrangère : proche du ridicule. Avez-vous essayé Marlon Brando doublé en français dans une scène du Parrain ?

De tous les accents étrangers, l’accent québecois est sans doute l’un des plus exotiques. On dit du Québécois qu’il correspond plus ou moins au français, tel qu’il était parlé au 17ème Siècle et que c’est en France que la manière de le parler a évolué avec le temps. Vrai ou faux, Le fils de Jean (A kid) est le parfait exemple de la grande différence existant entre les deux traditions. Dans cette histoire poignante où un jeune français découvre ses liens de parenté avec une famille québécoise et entreprend un voyage au Canada pour la rencontrer, vous saisirez la différence entre les deux cultures et comprendrez peut-être toute l’ambiguïté du terme Francophonie.

Beaucoup d’autres accents s’expriment dans les nuances des dialogues des films à l’affiche de l’Alliance française French Film Festival. Certains ne sont perceptibles qu’à une oreille entraînée à les reconnaître. Mais il s’agit là d’une histoire beaucoup plus compliquée, réservée à un public de niveau académique. Pour tous les autres, il reste le parler impeccable de Nathalie Portman dans Planétarium pour prouver que la pratique d’une langue étrangère, et a fortiori du français, est à la portée de chacun. Allez, Bon Festival !

PS : et si vous souhaitez tester vos connaissances en polonais, courez voir Les innocentes (The innocents). Ce film a l’éclat d’un diamant noir !
 

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By Michel Richard