L’Alliance Française de Melbourne lance un nouveau festival du film dédié aux classiques du cinéma français. Pour sa première édition, il rend hommage aux blondes à travers 5 films qui, des années 50 aux années 70, ont fait date dans l’histoire du cinéma.
Si à Hollywood la blondeur peut être un signe d’aristocratie, voire d’inaccessibilité, c’est le plus souvent le trait distinctif d’une jolie fille qu’on peut se permettre de siffler dans la rue. ‘Les Blondes’ joue ainsi avec un cliché venu d’Amérique, que résume à lui seul le titre du chef d’œuvre d’Howard Hawks : ‘Gentlemen prefer blondes’. Mais si les blondes hollywoodiennes frôlent l’imposture en prétendant façonner l’idéal féminin, qu’en est-il du cinéma français où la valeur commerciale d’une actrice ne se réduit pas à son apparence ? Brigitte Bardot doit avoir un avis sur la question, elle qui n’a pas eu la carrière d’une Mae West, d’une Marylin Monroe, ou encore d’une Lana Turner, mais qui en plus a dû affronter insultes, menaces, tentatives de démonisation par le Vatican pour le modèle de féminité qu’elle imposait bien malgré elle.
5 films, 5 actrices pour vous faire découvrir que la blondeur est aussi un état naturel et qu’il est en outre l’apanage des personnalités hors du commun. Révélateur de beauté et d’élégance – lieux communs du cinéma français – la blondeur est surtout signe de force de caractère et d’ascendant sur autrui. Elle est l’attribut de femmes qui forcent le respect et jouent à armes égales avec les hommes. Et gare à celui qui s’y méprend ! Marie (Simone Signoret) nous plonge dans le Paris populaire de la Belle Epoque en s’affranchissant des convenances pour obtenir puis protéger l’homme qu’elle s’est choisie, envers et contre tous. Rosalie (Romy Schneider) cache sous ses mèches blondies par l’été une femme dont la liberté et l’indépendance fascinent. Maria (Brigitte Bardot) est un anarchiste en jupons, qui pose des bombes le jour, danse et chante la nuit, en collectionnant au passage des hommes justes bons à enrichir son tableau de chasse. Avec son allure androgyne et sa coupe à la garçonne, Patricia (Jean Seberg) résiste tant bien que mal aux assauts d’une petite frappe, tout en restant maîtresse de son destin, pour le meilleur comme pour le pire. Nelly (Catherine Deneuve), elle, n’a pas froid aux yeux et se comporte en voyou, surpassant haut-la-main l’universel modèle masculin imposé par le genre.
L’Alliance Française Classic Film Festival vous invite dans un monde où les blondes, ni faciles ni douces, encore moins
glaciales ou ultrasophistiquées, se mêlent de politique en décidant de partager le pouvoir avec les hommes.
Par Michel Richard
Les films à l'affiche :
Casque d’or by Jacques Becker (1952), starring
Simone Signoret
A bout de souffle (Breathless) by Jean-Luc Godard (1960), starring Jean Seberg Viva Maria! by Louis Malle (1965), starring Brigitte Bardot César & Rosalie by Claude Sautet (1972), starring Romy Schneider Le sauvage (Lovers like us) by Jean-Paul Rappeneau, starring Catherine Deneuve